3/07/2008

Poésie

Tu as toujours préféré la douceur d'une mangue aux débris de rage qui tachent les murs. Je m'essouffle, moi, à la première barrière, celle que, pourtant, tu esquives d'un sourire à peine déguisé. En coin, vers ces fosses qui désarment tout, tu défigures ce qu'il y a de plus laid, la maladie et ses symptômes. Malgré eux, malgré moi et les restes anonymes, tu enfonces les plaies, les rires et les morts, comme d'autres attendraient la suite, coincés par les désertions et les espérances calculées. Tu me fixes. Tu me demandes, dans un excès désemparant de sérieux, "Te prends-tu pour un autre, ou fais-tu simplement semblant?" Je ne riposte plus. Ou à peine, à petits pas comptés, à même la chair que tu m'offres parfois, quand, la bouche ouverte, j'oublie de serrer les dents.

Aucun commentaire: