3/03/2008

L'Attentat - Chapitre 1

Je vous propose, à la demande générale de mon seul et unique lecteur, une nouvelle encore non-achevée. L'écriture de cette nouvelle a débuté il y a quelques années. Je vous l'offre en pâture! Cela dit, histoire de vous faire languir, je vous l'offre en feuilleton. La suite d'ici quelques jours!

* * *



Cuba coule encore au milieu du continent tandis que les choses descendent au fon du baril. Elles descendent, penses-tu, au moins depuis la Chute. Qu'est-ce qu'il disait, donc, Kassowitcz? "C'est l'histoire d'une société qui tombe, qui tombe... " Oui. Les choses tombent, s'affaissent, se démembrent et descendent. Les résistances, les luttes, les ventres et les visages, même les Twin Towers ne peuvent se tenir debout; tout obéit à la loi du plus bas qui soit.


Et moi, vous dites? Oh, moi, je viens de me lever, pénard comme seul un habitué des matins longs et gras peut l'être. Mon petit-déjeuner café-cigarette en campagne, les oiseaux, Radio-Can en toile de fond. Un bon petit répit avant le retour hebdomadaire à la semaine des quarante heures.


9h00.


Simplement d'être si tôt debout, il y a de quoi s'ouvrir une bière en récompense! Mais non, je déconne. Je vais au moins attendre à 11h00. Le bulletin de nouvelles vient de se conclure. Pourtant, l'indicatif caractéristique retentit de nouveau dans la maison vide. La voix, grave et posée, lit: « Bulletin spécial. Le président américain, Goerge W. Bush, vient d'être victime d'un attentat lors de sa visite au Canada. Nous ignorons pour le moment les détails du délit. »


Fuck! C'est le premier assassinat du président américain depuis ma naissance! Et pas n'importe quel! The asshole from down south himself!


Vaincu, je m'ouvre une bière et allume le téléviseur. Ce dernier n'a pas asservi depuis longtemps. Une baffe bien placée, juste sur le côté, vient rétablir un semblant de communication entre l'appareil et l'onde projetée par la tour, pourtant très proche. C'est à croire que ces petits diables sont conçus pour ne fonctionner correctement que s'ils sont allumés quarante heures par semaine. Enfin. Je parviens à faire fonctionner le truc pour qu'il se stabilise à Radio-Canda – décidément, la raison d'État est partout, surtout en région...


Après une bonne heure de « bulletins spéciaux » toutes chaînes non-spécialisées confondues, les choses s'éclaircissent un peu. Atteint d'une balle bien placée entre les deux yeux, le texan repose maintenant entre la vie et la mort, dit-on. Et le lieu de l'attentat? Les médias doivent sentir la muselière du Pentagone leur lacérer les mâchoires: tout semble parfaitement clair, mais on ne dévoile pas le lieu exact. En tout cas, on sait que c'est au Québec, en région, dans un hôtel de villégiature de luxe. Il n'y en a quand même pas des tonnes. Je ne fais ni une, ni deux, mais bien trois gorgées de ce qu'il reste de ma bière, j'empoigne mes clés et je file au premier endroit qui me vient en tête: le Château Montebello...


Aller au Chapitre 2

Aucun commentaire: