3/11/2008

Armes chimiques en Irak

Je vous propose aujourd'hui un petit documentaire qui lève le voile sur l'utilisation d'armes chimiques par l'armée américaine lors de l'invasion de Falloujah, en 2004. Les Ricains ont utilisé du "phosphore blanc"; cette composé chimique, puisqu'il s'enflamme dès qu'il est en contact avec l'oxygène, sert généralement à illuminer un endroit lors d'un combat nocturne; en retombant sur la population civile de Falloujah, il a causé d'étranges blessures à plusieurs individus - combattants armés et civils confondus.

Avant de voir le vidéo, vous pouvez lire cet article, produit par le GRIP (Groupe de recherche e d'information sur la paix et la sécurité); il contient de nombreuses références reliées à la question.

Vous pouvez également lire cet article tiré de Wikipedia.

Bon visionnement!

3/09/2008

L'Attentat - Chapitre 2



Aller au Chapitre 1


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Bien déterminé à aller foutre mon nez exactement là où il ne faut pas, je franchis à présent la distance qui me sépare du Log Cabin par excellence en un temps presque record; la capacité pour le moins réduite de ma fidèle Sundance rendant évidemment la concurrence inatteignable en ce qui a trait à la « performance sur route ». À vive allure sur la 323, entre Saint-André-Avellin et Montebello, peu de temps avant de pénétrer dans le domaine privé maintenant connu sous le nom de Fairmont Le Château Montebello, le passé de cet endroit me monte à la tête. La « feuille de route » du Québec, pour ainsi dire, est en quelque sorte résumée par l'histoire de cet hôtel de luxe. Je sais, je sais, vous ferez pas d'histoire...

Il était une fois une contrée amérindienne qui vivait aux abords d'une large rivière affluente du Saint-Laurent, qu'on nommera plus tard rivière des Outaouais, en hommage à une tribu amérindienne qui contrôlait le commerce vers les Grands Lacs. Située pratiquement à mi-chemin entre Montréal et Ottawa, il faudra attendre un stade relativement avancé de la colonisation avant de pouvoir y rencontrer autre chose que des coureurs des bois. En fait, cette région au confluent de la rivière des Outaouais et de la rivière Petite-Nation était habitée par les paisibles Oueskarinis, une tribu algonquine. Cela dit, cette paisible tribu sera décimée par les infâmes Iroquois, qui leur tendit une embuscade à la source

de la rivière Petite-Nation, tout près du Lac-Nominingue – n'est-ce pas ainsi que nos manuels d'histoire présente la chose, les méchants Iroquois qui aidaient les méchants Anglais, et les gentils Algonquins qui aidaient les gentils Français? Enfin, passons...


Le premier « propriétaire » de ce lieu fut nul autre que Mgr Laval, quand ce territoire lui est octroyé des mains de la Compagnie des Indes Occidentales. Le monsieur, ayant of course, d'autres chats à fouetter – ou d'autres Indiens à endoctriner, c'est selon –, n'entreprend pas l'occupation et la « civilisation » des lieux. La désormais célèbre famille Papineau obtient la propriété de la Petite-Nation à l'aube du XIXe siècle. Dès lors débute l'activité économique encore aujourd'hui la plus « importante » de la région: l'exploitation forestière. Fait intéressant à noter, le bois « récolté » à cette époque est principalement destiné à la machine de guerre d'Angleterre afin qu'elle écrase les Français de Napoléon.


Le plus célèbre seigneur de ce coin de pays est sans doute Louis-Joseph Papineau, leader bien connu de l'insurrection armée de 1837. Le « Patriote-en-chef », au retour de son exil aux États-Unis, se fait construire, en 1850, un manoir qui se trouve encore sur le site du Château Montebello. Vous imaginez? Pendant que les Patriotes pleurent leurs morts, notre honorable homme politique se replie sur ses activités de propriétaire foncier et jouit de sa vie bourgeoise à souhait. Décidémment, le bourgeois, s'il se décoit de la défaite, n'en ressent pas la douleur si vivement, après tout. Dans cette incursion où je viens chercher le trouble en toute candeur, j'essaierai de trouver le temps de visiter ce manoir historique – ne vous inquiétez pas, Parcs Canada s'en occuppe, de notre patrimoine..


Les descendants de Louis-Jospeh cèdent progressivement ce qu'il reste du grand territoire à des intérêts privés pour ne conserver, en 1929, que le territoire actuel du Château Montebello et ce qui est maitenant une « réserve privée » dédiée à la pêche et à la chasse pour le bon plaisir de riches américains et européens. Désigné maintenant sous le nom de Fairmont Kenauk, at the Château Montebello, cet immense territoire renferme les plus beaux lacs de la région – il a même obtenu la sanction hollywoodienne, lorsque Sandra Bullock y est venue tourner un film somnifère.

(Pour avoir une idée de l'énorme superficie de ce territoire privé, regardez le vidéo suivant.)






À l'aube de la crise capitaliste la plus connue de l'histoire, Harold Saddelmire acquiert ces deux territoires – les territoire actuels du Château Montebello et de Kenauk. Peu de temps après, celui-ci « cède » la propriété à une association américaine, la « Lucerne Community », qui baptise l'endroit « Lucerne-in-Quebec », laquelle deviendra presque automotatiquement le « Seigniory Club ». Il s'agit d'un club regroupant des membres influents de l'élite économique et politique de l'époque. La liste de ses membres fondateurs est éloquente: Sir Charles Gordon, président de la Banque de Montréal, Sir Herbert S. Cole, président de la Banque Royale, le Sénateur François-L. Beique, président de la Banque Nationale du Canada, Louis-Alexandre Taschereau, premier ministre du Québec et Sir Edward Beaty, président du Canadien Pacific Railway. La crème de la bourgeoisie canadienne de l'époque, quoi.


L'objectif à court et moyen terme semble être la mise sur pied d'une communauté ultra-riche, centrée sur le loisir et la détente. La pierre angulaire de ce bourgeois projet est la construction d'un grand bâtiment en forme d'étoile. L'ensemble de la construction – sauf les fondations – est constituée de cèdre venu de l'Ouest par train – histoire de rentabiliser la chose pour CPR, sans doute. 3500 ouvriers, travaillent comme des forcenés pendant trois mois pour ériger la plus grande construction de bois rond au monde – le summum du fantasme de la « cabane au Canada », en somme. À peine revampée, peut-être, à l'auge d'une esthétique suisse, dominée, « empreinte » d'une ambition toute « américaine ».


Ce lieu demeurera la chasse gardée de l'élite économique et politique de l'époque, inaccessible au public, jusqu'à sa vente à CP Hôtels au tournant des années 1970. La période Seigniory Club, sur près de quarante ans, a vu se dérouler, paraît-il, nombre de secrètes « rencontres au sommet »; derrière les portes closes, qui sait quelles machinations les riches crapules de ce monde ont préparé afin d'asseoir leur pouvoir et leur fortune...


En 1999, CP Hôtels acquiert Fairmont Hotel & Resorts, et adopte son nom en même temps que son prestige – questionnement de « rayonnement », paraît-il...


Enfin, devenu lieu de villégiature de luxe, Le Château Montebello est peut-être aujourd'hui le théâtre d'une comédie dramatique macabre, avec, en tant que main feature et principale attraction, la mort annoncée du président détesté et honni de par le monde. Jadis lieu de résidence de l'un des principaux acteurs des premiers balbutiements de l'affirmation nationale canadienne-française de cette Amérique défrancisée, brutalement passé ensuite aux mains des vestiges – je dirais presque des décombres – du jadis « glorieux » et « incouchable » Empire britannique; puis, finalement, américanisé jusqu'à la moëlle, le Château Montebello affiche les stigmates de l'évolution politique et culturelle de la société québécoise. Aujourd'hui, le 4 juillet y est souligné avec plus d'entrain que le 24 juin, la plupart des Québécois-e-s n'ont pas les moyens d'y séjourner, et les conditions de travail se détériorent constamment – vous savez, le 11 septembre, la concurrence de la Chine, etc...


L'hôtel n'appartient pas officiellement à une compagnie américaine; mais tout le monde sait que, de nos jours, les compagnies aussi gigantesques que Fairmont ne connaissent pas de « pays »; pour ses actionnaires, d'où qu'ils viennent, il n'y a que l'accumulation continue du capital. Il n'y a que de riches clients à attirer, par tous les moyens. Il y a déjà belle lurette que l'appât du gain est essentiellement apatride; bien, sûr, l'État-Nation joue encore son rôle de « protection », et il se double parfois d'un nationalisme exacerbé, mais ce n'est qu'utulitairement...


Le paysage familier qui m'entoure me sort de ma rêverie. Montebello approche à toute vitesse, et je n'ai toujours pas de plan.


3/07/2008

Poésie

Tu as toujours préféré la douceur d'une mangue aux débris de rage qui tachent les murs. Je m'essouffle, moi, à la première barrière, celle que, pourtant, tu esquives d'un sourire à peine déguisé. En coin, vers ces fosses qui désarment tout, tu défigures ce qu'il y a de plus laid, la maladie et ses symptômes. Malgré eux, malgré moi et les restes anonymes, tu enfonces les plaies, les rires et les morts, comme d'autres attendraient la suite, coincés par les désertions et les espérances calculées. Tu me fixes. Tu me demandes, dans un excès désemparant de sérieux, "Te prends-tu pour un autre, ou fais-tu simplement semblant?" Je ne riposte plus. Ou à peine, à petits pas comptés, à même la chair que tu m'offres parfois, quand, la bouche ouverte, j'oublie de serrer les dents.

3/05/2008

Uqotastique

Réunis pour la première fois en un même endroit (pour plus de convivialité, cela va de soit!): les vidéos d'Uqotastique et leur intarissable source d'inspiration: la connerie innommable les vidéos de la FEUQ et de l'administration de l'UQO!

1) Lors du référendum de désaffiliation de la FEUQ à l'Université McGill, à l'automne 2006, la Fédération diffuse ce petit vidéo pour dire: rester avec nous, on fait tellement de choses pour vous!




La réponse du collectif Uqotastique:



Et lorsque McGill se débarasse enfin de ce nid de petits politiciens en devenir:




2) L'administration de l'UQO lance une campagne de pub à la fin de la session hiver 2006. Pas fort:



Et Uqotastique se surpasse: 3 parodies!!!










3) Février 2008. La FEUQ récidive avec un vidéo inepte:




Et, encore une fois, Uqotastique frappe:

Bill C-10 : à quand une police de la pensée?




La droite ultra-conservatrice moralisante et débilitante gagne du terrain à Ottawa. Pour ceux et celles qui n'auraient pas encore eu vent de cette histoire, en voici le résumé. Le bill C-10, adopté à la Chambre des Communes, propose d'octroyer au ministre du Patrimoine un pouvoir discrétionnaire inquiétant: celui de refuser des crédits d'impôt aux oeuvres considérées "offensantes" ou "contraires à l'ordre public".

La formulation a le mérite d'être claire: les artistes qui désireraient manoeuvrer hors du "socialement acceptable", ou, pis encore, qui désireraient oeuvrer à miner le sacro-saint ordre public devront le faire sans le coup de pouce de l'Agence du Revenu du Canada; on ne parle pas de financement direct, mais bien de "tax relief", de "soulagement fiscal" mis en place pour favoriser l'activité culturelle. Or, à mon humble avis, une grande partie de l'art repose sur ceci: remettre en cause les fondements de l'ordre établi. Je n'irais pas jusqu'à dire que ce qui glorifie un ordre déjà en place n'est pas de l'art, même si ce n'est pas l'envie qui manque. Voici une série d'articles sur le sujet:

Pas d'argent pour troubler l'ordre public, Radio-Canada
Des raisons de craindre le pire, Marc Cassivi, Cyberpresse
L'idée d'annuler les crédits d'impôt aux films "offensants" sème la controverse, Pressse Canadienne.
Le retour à la Grande noirceur?, Manon Dumais, Voir.ca
Evangelist takes credit for film crackdown, Bill Curry and Gayle Macdonald, Globe and Mail.


S'il ne s'agit pas à proprement parler de censure, il s'agit tout de même d'un attaque en règle contre tout ce qui contrevient aux valeurs conservatrices. Je suis allé voir le texte de loi présentement à l'étude. Le changement proposé est le suivant: le paragraphe 119(3)(b) - vous pouvez rechercher "119" dans le texte et descendre jusqu'à (3) - se lirait comme suit: "le certificat de production cinématographique" - le crédit d'impôt - serait délivré par le Ministre du Patrimoine "s'il s'agit d'une production cinématographique ou magnétoscopique canadienne relativement à laquelle ce ministre est convaincu que le fait d'accorder à la production un soutien financier de l'État ne serait pas contraire à l'ordre public." That's it. Quelle interprétation sera faite de ce tout petit bout de loi? Est-ce qu'un film qui conteste la présence canadienne en Afghanistan, par exemple, est contraire à l'ordre public?

Les tenants de cette modification sortent l'arsenal habituel des réactionnaires: c'est pour protéger nos enfants, nos familles, contre les ravages de la pornographie et de la violence excessive. Cependant, regarder les directives quant à l'octroi du fameux certificat, détaillées sur le site de Parimoine Canada: à la section 5, parmi les productions non-admissible (déjà) se trouve... la pornographie!

Pour comprendre l'optique dans laquelle cette modification est apportée, l'article du Globe and Mail apporte un éclairage intéressant: l'idée vient d'un évangéliste, Charles McVety, qui fait partie du groupe Canada Family Action Coalition. Leur site fait peur...

Pour terminer, une petite citation du même article: "Mr. McVety said films promoting homosexuality, graphic sex or violence should not receive tax dollars (...)"
Et voilà...


Il existe un groupe Facebook pour ceux qui s'opposent à cette partie du bill C-10. Il existe un autre qui le supporte... mais vous devrez le trouver seul-e-s!!!

3/03/2008

L'Attentat - Chapitre 1

Je vous propose, à la demande générale de mon seul et unique lecteur, une nouvelle encore non-achevée. L'écriture de cette nouvelle a débuté il y a quelques années. Je vous l'offre en pâture! Cela dit, histoire de vous faire languir, je vous l'offre en feuilleton. La suite d'ici quelques jours!

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Cuba coule encore au milieu du continent tandis que les choses descendent au fon du baril. Elles descendent, penses-tu, au moins depuis la Chute. Qu'est-ce qu'il disait, donc, Kassowitcz? "C'est l'histoire d'une société qui tombe, qui tombe... " Oui. Les choses tombent, s'affaissent, se démembrent et descendent. Les résistances, les luttes, les ventres et les visages, même les Twin Towers ne peuvent se tenir debout; tout obéit à la loi du plus bas qui soit.


Et moi, vous dites? Oh, moi, je viens de me lever, pénard comme seul un habitué des matins longs et gras peut l'être. Mon petit-déjeuner café-cigarette en campagne, les oiseaux, Radio-Can en toile de fond. Un bon petit répit avant le retour hebdomadaire à la semaine des quarante heures.


9h00.


Simplement d'être si tôt debout, il y a de quoi s'ouvrir une bière en récompense! Mais non, je déconne. Je vais au moins attendre à 11h00. Le bulletin de nouvelles vient de se conclure. Pourtant, l'indicatif caractéristique retentit de nouveau dans la maison vide. La voix, grave et posée, lit: « Bulletin spécial. Le président américain, Goerge W. Bush, vient d'être victime d'un attentat lors de sa visite au Canada. Nous ignorons pour le moment les détails du délit. »


Fuck! C'est le premier assassinat du président américain depuis ma naissance! Et pas n'importe quel! The asshole from down south himself!


Vaincu, je m'ouvre une bière et allume le téléviseur. Ce dernier n'a pas asservi depuis longtemps. Une baffe bien placée, juste sur le côté, vient rétablir un semblant de communication entre l'appareil et l'onde projetée par la tour, pourtant très proche. C'est à croire que ces petits diables sont conçus pour ne fonctionner correctement que s'ils sont allumés quarante heures par semaine. Enfin. Je parviens à faire fonctionner le truc pour qu'il se stabilise à Radio-Canda – décidément, la raison d'État est partout, surtout en région...


Après une bonne heure de « bulletins spéciaux » toutes chaînes non-spécialisées confondues, les choses s'éclaircissent un peu. Atteint d'une balle bien placée entre les deux yeux, le texan repose maintenant entre la vie et la mort, dit-on. Et le lieu de l'attentat? Les médias doivent sentir la muselière du Pentagone leur lacérer les mâchoires: tout semble parfaitement clair, mais on ne dévoile pas le lieu exact. En tout cas, on sait que c'est au Québec, en région, dans un hôtel de villégiature de luxe. Il n'y en a quand même pas des tonnes. Je ne fais ni une, ni deux, mais bien trois gorgées de ce qu'il reste de ma bière, j'empoigne mes clés et je file au premier endroit qui me vient en tête: le Château Montebello...


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The Weather Underground

Pour ceux et celles qui ne l'ont pas vu, voici le film The Weather Underground. Il s'agit d'un groupe de radicaux des années 60-70, issu du mouvement étudiant américain, qui a décidé de prendre le taureau par les cornes et d'entrer dans la clandestinité. C'est, en quelque sorte, la chronique d'une révolution avortée.